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“...iv
INTRODUCTION.
breux enfants, il sut de bonne heure restreindre ses dépenses
et se contenter de peu :
Toudis euc moult petit d’argent
Mes de toutes necessités
Fui-ge toujours bien acquités4.
A huit ans, on le mit k 1’école; il y resta jusqu’k dix-huit
ans. Il nous le dit lui-même dans ses Poésies :
Quant je fuy mis a 1’escolie,
Wit ans ou environ avoye,
Et de cbou bien cbertains estoye.
Or fui a l’escole dix ans,
Aprendans, eantans et lisans,
La me fist-on par accort mettre
Pour estre doctrinés en lettre,
Dont apris au mieuls que je peuc2.
Gilles dut être un élève appliquè; esprit curieux, il avait
du goüt pour 1’étude; il recherchait la société des gens plus
agés que lui, c’est-k-dire de ceux qui pouvaient le mieux
répondre k ses interrogations et satisfaire k son désir de
savoir. Les jeux de ses camarades ne 1’amusaient guère, il
leur préférait les causeries instructives.
De bonne heure il se sentit attiré vers 1’église :
Jovenes volentiers antai
L’eglise, voire et boine gent3.
Ses...”
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“...II, p. 17-18.) Selon
M. Kervyn, il fallait que Gilles fut a Paris pour assister a ce
retour; nous ne le croyons pas. La ville de Tournai avait dü
envoyer a 1’armée de Philippe III un contingent, et c’est sans
doute le retour de ces hommes d’armes et leur rentrée dans
leur ville natale que Gilles rappelle ici.
2. « Dis et wit ans pau plus pau mains
« Fui-ge subgis et en leurs mains [de mes parents], »
(Poésies de Gilles li Muisis. éd. Kervyn, t. I, p. 16.) Ge passage
semble bien prouver qu’il resta auprès de ses parents jusqu’a son
entrée au monastère.
3. Trois arguments corroborent notre opinion : il avait dü
quitter Tournai avant le mois de janvier 1298, car, dans sa chro-
nique, il ne dit rien des trêves qui furent conclues le 28 janvier
1298 dans le monastère même de Saint-Martin (cf. infra, p. 57),
événement qui 1’aurait certainement frappé s’il s’était trouvé
alors a Tournai et qu’il n’aurait pas manqué de mentionner. Son
silence est une preuve presque certaine de son absence. D’autre...”
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“...INTRODUCTION.
xxix
de Gilles le Muisit, et c’est pour cette raison qu’il 1’avait fait
copier. II avait annoncé son intention dans le prospectus de
la Collection des historiens inédits de Belgique, imprimé
k Parme par Bodoni. Mais il ne mit pas son projet k exe-
cution1.
Manuscnt des Annoles o Bvuxelles. — Le manuscrit
contenant les Annales de Gilles le Muisit resta, jusqu’k la
suppression du monastère, dans la bibliothèque de Saint-
Martin de Tournai, auprès du manuscrit actuellement k
Courtrai*. II disparut lors de la Révolution; plus tard, en
1837, on le retrouva au chateau qu’habitait prés d’Alost
MUo Le Candelle de Ghyseghem; au décès de celle-ci, il fut
acheté par la Bibliothèque de Bruxelles, oü il est actuelle-
ment conserve sous le n° 13076.
Ce manuscrit se compose de 60 feuillets de parchemin
mesurant 0m215x0m283 (plus un feuillet.de gardé). Les
pages, réglées au graphite, sont écrites sur deux colonnes
de trente-quatre lignes. L’écriture diffère sensiblement de
celle du manuscrit...”
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“...lutte sociale. Seul un chroniqueur anglais, que
Thompson a publié 4 la suite d’Adam de Murimuth (p. 244),
dit que le meurtre fut commis en haine d’Édouard III : « Fuit
Jacobus de Nartyngfeld occisus quasi in despectum regis
Anglie eo quod fuit regi amicabilis et fidelis in fovendo partem
suam cum Flandrensibus. »
2. Bilok (la Biloque), Portus Beate Marie, abbaye de Cis-
terciennes, se trouve maintenant dans la ville de Gand. —
Selon les Grandes Chroniques (éd. P. Paris, t. V, p. 439),
Jacques ne resta pas longtemps dans sa tombe : « Et com-
bien que 1’en 1’eust enterré en une abbaye de nonnains...”
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