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“...INTRODUCTION. iij s’appelait Jean, il assista k la prise d’habit de Gilles le 12 novembre 12891 et mourut avant la fin de cette même année2. Marguerite, sa mère, mourut peu après, le 10 mai 12903. Gilles eut un frère et quatre soeurs : son frère Ernoul fut cbapelain k Notre-Dame de Tournai et dut mourir avant 13254; de ses quatre soeurs, nous ne savons que les noms : Isabelle, Jeanne, Catherine et Marie. Ges quelques mentions, cueillies $k et lk dans les registres de Saint-Martin, ne permettent guère de nous figurer le milieu ou Gilles a passé son enfance, de nous rendre compte de 1’influence qu’a pu exercer sur lui sa familie. Toutefois, nous pouvons dire que c’est dans les premières années de sa vie qu’il acquit les qualités d’ordre et d’économie qui devaient lui être plus tard si utiles dans l’administration de son abbaye. Elevé dans une maison bourgeoise, par des parents aisés mais obligés d’épargner pour nourrir et doter de nom- P.-A. Du Chastel de la Howarderie-Neuvireuil a publié...”
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“...iv INTRODUCTION. breux enfants, il sut de bonne heure restreindre ses dépenses et se contenter de peu : Toudis euc moult petit d’argent Mes de toutes necessités Fui-ge toujours bien acquités4. A huit ans, on le mit k 1’école; il y resta jusqu’k dix-huit ans. Il nous le dit lui-même dans ses Poésies : Quant je fuy mis a 1’escolie, Wit ans ou environ avoye, Et de cbou bien cbertains estoye. Or fui a l’escole dix ans, Aprendans, eantans et lisans, La me fist-on par accort mettre Pour estre doctrinés en lettre, Dont apris au mieuls que je peuc2. Gilles dut être un élève appliquè; esprit curieux, il avait du goüt pour 1’étude; il recherchait la société des gens plus agés que lui, c’est-k-dire de ceux qui pouvaient le mieux répondre k ses interrogations et satisfaire k son désir de savoir. Les jeux de ses camarades ne 1’amusaient guère, il leur préférait les causeries instructives. De bonne heure il se sentit attiré vers 1’église : Jovenes volentiers antai L’eglise, voire et boine gent3. Ses...”
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“...INTRODUCTION. vij Poésies de Gilles, a cru qu’il fallait le placer avant la prise d’habit1; la peu que nous savons de la jeunesse du chroniqueur nous permet d’affirmer que cette assertion n’est pas exacte*; d’ailleurs, le cartulaire de 1’Université indique que Gilles était prêtre lors de son voyage, ce qui nous reporte h une date postérieure h son entrée en reli- gion. A notre avis, Gilles requt la prêtrise après ses sept années de retraite, puis vint h Paris et y séjourna depuis la fin de 1’année 1297 jusque vers le milieu de 1301s. personnelles, et que les finances de Saint-Martin étaient en trés mauvais état a la fin du xiu' siècle. 1. t Par le commant du pape sour Pieron d’Arragone, « Philippes, roys de France, mena mainte personne. « Pau conquist, si moru; si k’aventure donne « Franchois en ont eu depuis mainte rampronne. « De ce tems me souvient, je vie le revenue... » (Poésies de Gilles li Muisis, éd. Kervyn, t. II, p. 17-18.) Selon M. Kervyn, il fallait que Gilles fut a Paris pour...”
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“...séjour & Paris. Nous ne pensons pas qu’il ait passé aucun examen; nulle part le titre de docteur ou de licencié ne lui est donné. II dut se contenter de suivre les cours de quelques professeurs et de compléter par leur ensei- gnement ce qu’il avait pu apprendre dans la bibliothèque de Saint-Martin. A ce voyage d’études succéda un séjour prolongé k Saint- Martin sur lequel nous ne possédons que trés peu de rensei- gnements. Nous savons seulement, par un acte du 24 octobre 1315, que notre chroniqueur était grainetier k cette date1; la charge de prieur ne lui fut conflée que bien plus tard, vers 1329; peu de temps après sa nomination, il fut envoyé k Paris en février 1330 pour défendre les intéréts du monastère contre des créanciers*. Parti depuis quelques jours k peine, il fut rappelé en toute hkte, par 1’abbé Thierry du Pare, qui se sentait prés de mourir. Thierry mourut le 18 avril 1331. Gilles, en sa qualité de prieur, fit procéder aux funérailles et prit les mesures nécessaires pour 1’èlection...”
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“...toujours joui d’une excellente santé2, sentit sa vue baisser; il ne pouvait plus lire niécrire, ni distinguerlesmonnaies3; bref il était atteint de la cataracte. Force lui fut de renoncer k la vie active, c’est alors que, pour occuper son temps et se distraire, il composa sa Chroniquej ses Annales, ses Poésies. En 1351, un médecin, Jean de Mayence, lui proposa de le guérir; quoique 1’opération de la cataracte fut pratiquée avec suc- cès depuis 1’antiquité, les parents et amis de Gilles étaient peu partisans d’une intervention chirurgicale. Le médecin parvint pourtant k convaincre le malade et, selon la mé- thode alors en usage, pratiqua 1’abaissement du cristallin sans énucléation : « II ouvra en ses yeux d’un instrument d’argent k maniere d’aiguille, sans pener, k pau d’angousce et tos passee4. » Le premier ceil fut opéré le 18, le second le 22 septembre. Gilles ne profita guère de 1’heureux rèsultat de 1’opéra- 1. Cf. : Archives de 1’État a Mons, cartulaires 84 et 89; Bibl. nat., nouv...”
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“...contre les Flamands5. Gilles le Muisit dut profiter de ces visites pour lier con- naissance avec ces seigneurs et avec les gens de leur entou- rage, pour les interroger sur les affaires qui les amenaient, sur 1’état du royaume, sur la situation politique, sur les pays qu’ils avaient parcourus. Connaitre beaucoup de gens, s’enquérir sans cesse de nou- velles, voilk déjk qui fait présager le chroniqueur. Mais Gilles fit plus que collectionner des on dit, il fit oeuvre d’historien. Homme d’ordre, peu confiant en sa mémoire, il nota par écrit tout ce dont il voulut conserver le souvenir. Ses condisciples k Paris 1’avaient surnommé « Pluma », nous ne croyons pas qu’il ait jamais fait mentir son surnom. Au fur et k mesure que le bruit d’un événement lui par- vint, il prit soin de le noter brièvement; de la sorte, il put toujours préciser ses souvenirs en recourant k ses notes. Esprit critique, aucun historiën ne fut plus circonspect que lui. Loin d’accepter sans examen tous les récits qu’on lui...”
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“...Philippine de Flandre, de telle sorte qu’on pourrait 1’im- puter aux mauvais traitements qu’elle aurait subis4. On ne peut done 1’accuser d’avoir déguisé ou voilé la vérité. Ses sources de renseignements sont nombreuses, mais nous n’avons pu les mettre toutes en lumière, faute de- dications suffisantes. Les sources orales qui lui ont fourni le plus de matériaux sont difficiles k démêler, car il ne nomme pas les personnes de qui il tient ses informa- tions. Il n’en cite que deux, ce qui est bien peu, vu 1’éten- due de ses relations et la longueur de sa Chronique. La première est Michel as Clokettes, Lillois d’origine, cha- pelain du pape, envoyé extraordinaire des comtes de Flandre auprès de la cour de Rome, qui joua un róle si 1. Cf. infra, p. 193. 2. Cf. infra, p. 61. 3. Cf. infra, p. 46. 4. Cf. infra, p. 50....”
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“...ses Annales. Le manuscrit original de cette seconde oeuvre est actuellement k la Bibliothèque royale de Bruxelles. La manière dont ces deux ouvrages ont été rédigés se recommit facilement aux procédés de composition et au style. Gilles avait fait réunir ses notes et les avait fait clas- ser» — assez mal d’ailleurs, car il lui arrive de raconter deux fois le même événement1 et d'insérer k une place qui ne lui convient pas une note trouvée tardivement2.—II se fit lire ces notes, et, remaniant un peu le rédt, fondant parfois plu- sieurs narrations en une seule3, il dicta son oeuvre k son secrétaire. Celui-ci calligraphia immédiatement les deux manuscrits que nous possédons. Tout indique qu’il ne prit pas la peine d’écrire auparavant un brouillon : les quelques négligences dans le classement des matériaux que nous venons de signaler auraient été corrigées, en effet, s’il y avait eu une minute; d’autre part, si le scribe, au lieu de grossoyer, avait écrit plus rapidement, le style eut été ce...”
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“...entre- voit la personnalité de 1’auteur : ce sont les considerations sur le triomphe de Louis de Male1 2, c’est le tableau de la société au milieu du xive siècle, qui sert d’introduction k 1’histoire des Flagellants*. D’un cóté, on reconnait le parti- san de la France heureux de voir la victoire du comte de Flandre, allié de la France, le cbrétien qui constate avec satisfaction la défaite de ces Flamands si peu soucieux des excommunications; de 1’autre, apparait le moraliste qui a rimè les poésies sur les moeurs de son temps. En dehors de ces passages, la Chronique est d'une lecture peu agréable et elle ne mériterait aucun intérêt si elle ne se recomman- dait par d’autres qualités que par son style. Description des manuscrits. La Chronique de Gilles le Muisit de même que ses Annales nous sont parvenues dans les manuscrits originaux; c’est sur ces manuscrits que nous avons établi notre texte (nous indiquons leur foliotation). Toutefois, nous n’avons pas jugé utile de publier chacun des manuscrits...”
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“...Saint-Brisse et par le vretet, fu forbanie de le tiere S. Martin, la sains Martins 4 le hauteur, comme mourderesse. L4 fu comme baillius S. Martin Jakemes Centmars, et comme homme S. Martin Jehans Coppestars, Jehans Gargate, Jehans de Bour- ghiele, Pieres Centmars et Jakemes de Pierommes. » 1. 11 aoüt 1338. — Ce fait est également signalé dans la Chronographia, éd. Moranvillé, t. II, p. 61-62. 2. 6 décembre. 3. Jacques Muevin (éd. De Smet, dans Corpus Chronicorum Flandrie, t. II, p. 470) est un peu plus explicite : « Anno quoque prenotato, Philippus, rex Navarre, ad civitatem Tornacensem accessit in octavis beati Andree (7 décembre) et in monasterio Beati Martini resedit; ac in sabbato ante Natale Domini (19 dé- cembre) recessit, statimque post ejus recessum supradictus...”
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“...Meulen, dominus Johannes de Vrevin, dominus de Roie. Quas etiam res antedictas et quamlibet earum suprascriptarum ad tenendum sine corruptione, et proveniendo contra eas quoquomodo, dominus dux Burgondie, dominus Petrus, dux de Bourbon, in ani- mam domini Philippi regis Francie, et Henricus de Lanchastre, Willermus de Varwic2, et Willelmus de Monte-Acuto, comités, in animam domini Eduardi regis Anglie, predictorum fecerunt corporaliter juramentum 1. Le scribe a déformé ces noms, qui lui étaient peu connus. Le seigneur appelé ici « Lusbref » doit être identifié avec le personnage qu’Adam de Murimuth (éd. Thompson, p. 134), dans la publication qu’il donne de cette trêve, appelle « domi- nus de la Brete, » autrement dit Bernard-Ezi II d’Albret; le vicomte de Foukart doit correspondre au « dominus de Fron- saco » du chroniqueur anglais. 2. Gilles a dü se tromper, Thomas de Beauchamp était alors seigneur de Warwick. Voici d’ailleurs la liste des garants pour le roi d’Angleterre telle que la donne...”
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“...magna hominum multitudo et iverunt cum dicto rege ante 1. Cf. Chronographia, éd. Moranvillé, t. II, p. 243. — Les Istore et Chroniqu.es de Flandre (éd. Kervyn, t. II, p. 55) con- fondent cette campagne dans 1’AlIeu avec 1’attaque de Cassel; selon elles, ce serait les mêmes troupes qui, après avoir ravagé 1’Alleu, auraient été repoussées par les Flamands k Cassel. La version de Gilles, qui distingue les deux expédi- tions, semble préférable, car ces équipées ne devaient être que des sorties de peu de durée exécutées par les garni sons des villes frontières; les capitaines devaient craindre d’ex- poser leurs hommes dans une action trop importante et de mettre en même temps les villes & la merci d’un coup de main en les dégarnissant de leurs défenseurs. 2. Corr. : « burgensium »....”
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“...qui cum honore et pacifice eum receperunt, et ibi pernoctavit. Illi autem de Gandavo cum quibusdam Anglicis exie- runt, et aliquos de gentibus comitis occiderunt, et spo- lia pauca habuerunt; quidam autem, insequentes Anglicos, capti fuerunt et aducti. 1. Le comte fut regu a Bruges le 17 septembre (Breve Chronicon Flandrie, éd. De Smet, dans Corpus Chronicorum Flandrie, t. III, p. 20), le 30 novembre, selon les Grandes Chroniques (éd. P. Paris, t. V, p. 488). Cette seconde date nous paralt un peu tardive....”
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“...chroniques anglaises donnent une tout autre version du combat, faisant des Espagnols les agresseurs : « In estate sequenti, orta dissencione inter nautas Anglie et Ispanie, Ispani obsederunt mare Britannicum cum xliiij magnis navibus belli- cosis, qui decern naves Anglicas, versus Angliam ab Aquitania velificantes, captas atque spoliatas submerserunt et taliter injuria passa, vindicata in portum de Sclusa Flandrie applicue- runt. (Geoffroi le Baker, éd. Thompson, p. 109.) Cette version nous semble peu acceptable, car, si les vaisseaux espagnols avaient été armés en guerre et avaient opéré une croisière sur les cótes de la Grande-Bretagne, au s si tót leur victoire rempor- tée, ils se seraient hatés de ramener leurs prises en Espagne; ils ne se seraient pas arrêtés dans un port flamand, dans la crainte de se voir attaquer au retour par une nouvelle Hotte...”