1 |
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“...de Saint-Martin a
la date du 28 mai : « Johannes li Muisis, Margarita, ejus uxor,
pater et mater domni Egidii li Muisis, pro quibus habemus refec-
tionem. » Nous ne pouvons indiquer la cote sous laquelle ce
nécrologe se trouve aux archives de Mons; quand nous 1’avons
consulté, il venait d’arriver de Bruxelles, oü il était auparavant;
1’ancienne cote avait été soigneusement grattée et aucune autre
n’avait été inscrite a la place.
4. II ne figure pas en effet dans le testament que sa smur Marie
fit rédiger a cette date (cf. Du Chastel de la Howarderie, Notes
b...”
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2 |
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“...INTRODUCTION.
v
fiirent entrer k 1’age de dix-huit ans k Saint-Martia de
Tournai. « Et lk entrai moult volentiers* », déclare-t-il lui-
même. II fut « rechius et vestis d’abit de religion le jour
des Ames, 1’an de grasce mil CC quatre vins et noef8 ». Son
année de noviciat n’était pas achevée lorsqu’un triste évé-
nement le fit sortir de 1’abbaye. Sa mère était morte le
10 mai 1290; il fallut pour régler la succession quitter
quelque temps 1’habit noir de Saint-Benoit, — étant moine
11 n’avait pas de personnalité civile et n’avait par consé-
quent pas le droit de régler ses affaires de familie. — Il
reprit le vêtement séculier et vécut ainsi auprès de son
frère pendant huit mois environ; ce ne fut que le 30 avril
1291 qu’il rentra k Saint-Martin1 2 3, cette fois pour long-
temps.
Pendant sept ans, il demeura en custode4. Que furent ses
occupations durant cette retraite? Nous le supposons aisé-
ment, se former k la vie monastique, compléter son instruc-
tion, apprendre ce que tout moine...”
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3 |
 |
“...INTRODUCTION.
vj
pas. II acquit ainsi une certaine culture littéraire, appre-
nant 1’histoire de 1’abbaye et les grands événements du
xm8 siècle. Au bout de ces sept années, il avait épuisé
tout l’enseignement qu’il pouvait recevoir a Tournai. C est
alors, pensons-nous, qu’il re$ut la prêtrise et s’en alia k
Paris pour compléter son instruction.
Les érudits qui se sont occupes le plus récemment de la
vie de Gilles le Muisit, MM. Kervyn de Lettenhove et
P. Wagner, étaient d’accord pour reconnaitre qu’il fit un
sèjour k Paris, mais ils n’en possédaient pas de preuves cer-
taines1 2. Nous avons eu la bonne fortune de trouver dans le
Chartularium Universitutis Parisiensis de Chatelain et
Denifle!une mention qui corrobore pleinement leur hypothèse.
Dans une liste des étudiants pauvres de la Faculté des arts qui
suivirent les cours entre 1286 et 1350, on lit. « Magister
Egidius Moysi, alias dictus Pluma, presbyter Tornacensis »;
il est hors de doute que ce passage s’applique bien k Gilles
le Muisit3. Reste...”
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4 |
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“...savons seulement, par un acte du 24 octobre
1315, que notre chroniqueur était grainetier k cette date1;
la charge de prieur ne lui fut conflée que bien plus tard, vers
1329; peu de temps après sa nomination, il fut envoyé k Paris
en février 1330 pour défendre les intéréts du monastère
contre des créanciers*. Parti depuis quelques jours k peine,
il fut rappelé en toute hkte, par 1’abbé Thierry du Pare, qui
se sentait prés de mourir. Thierry mourut le 18 avril 1331.
Gilles, en sa qualité de prieur, fit procéder aux funérailles
et prit les mesures nécessaires pour 1’èlection d’un nouvel
abbé.
Le 30 avril, le couvent de Saint-Martin réuni proclama
abbé Gilles le Muisit. Le nouvel élu hésita fort avant de se
décider k accepter 1’abbatiat, car la situation du monastère
il avait assisté au jubilé, et que eet itinéraire s’arrête a Paris.
(Archives de 1’État a Mons, cartulaire 89, fol. 45 v®; cf. en outre
infra, p. 56.) Enfin, en 1302, il était rentré aTournai, car c’est en
témoin oculaire qu’il raconte...”
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5 |
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“...octobre 13522. On
1’enterra avec honneur dans le choeur de 1'église abbatiale,
k droite de 1’autel. Philippe d’Arbois, éyêque de Tournai,
célébra le service funèbre, auquel assistèrent six abbés,
venus pour la circonstance k Tournai3.
Pendant plus de soixante ans, Gilles le Muisit fut moine
k Saint-Martin de Tournai; Son existence s’écoula tran-
quille et exempte de soucis. Durant cette longue période, il
eut tout loisir d’observer en curieux les événements qui se
passaient autour de lui, et il le fit volontiers, n’étant
pas de ces moines qui vivent confinés dans leur cellule.
Loin de fuir la société, il aima au contraire k s’y meier,
n’étant pas dédaigneux des plaisirs permis, je veux dire des
plaisirs de la table, du charme d’aimables entretiens. Les
dames de Tournai qu’il meten scène dans une de ses poésies
lui reprochent d’avoir dans sa jeunesse pris sa part des fes-
tins, et Gilles ne leur répond pas que c’est faux4. Le soin
qu’il prend de noter dans ses cartulaires et dans sa Chro-
nique...”
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6 |
 |
“...promulgua k Tournai les sentences d’excommunication por-
tées contre les Flamands5.
Gilles le Muisit dut profiter de ces visites pour lier con-
naissance avec ces seigneurs et avec les gens de leur entou-
rage, pour les interroger sur les affaires qui les amenaient,
sur 1’état du royaume, sur la situation politique, sur les
pays qu’ils avaient parcourus.
Connaitre beaucoup de gens, s’enquérir sans cesse de nou-
velles, voilk déjk qui fait présager le chroniqueur. Mais
Gilles fit plus que collectionner des on dit, il fit oeuvre
d’historien.
Homme d’ordre, peu confiant en sa mémoire, il nota par
écrit tout ce dont il voulut conserver le souvenir. Ses
condisciples k Paris 1’avaient surnommé « Pluma », nous
ne croyons pas qu’il ait jamais fait mentir son surnom.
Au fur et k mesure que le bruit d’un événement lui par-
vint, il prit soin de le noter brièvement; de la sorte, il put
toujours préciser ses souvenirs en recourant k ses notes.
Esprit critique, aucun historiën ne fut plus circonspect
que...”
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7 |
 |
“...il ne les traite pas autre-
ment que de simples faits historiques. Les miracles ne
1’étonnent point; il cherche avant tout h vérifier leur
exactitude, suit les enquêtes des officiaux et n’accepte pas
toujours sans réserve les sentences rendues h ce sujet par les
évêques. II convient de signaler le scepticisme avec lequel il
accueillit certain miracle de la Vierge : quelques bonnes
gens priant dans la cathédrale de Tournai affirmaient avoir
vu pleurer une statue de la Yierge; 1’évêque de Tournai fit
contröler leurs dires, conférer leurs témoignages et flnale-
ment reconnut 1’authenticité du miracle. Gilles rapporte
1’histoire dans sa Chronique, mais il a soin d’ajouter que
malgré la sentence épiscopale « multi super dicto diversa
1. Cf. infra, p. 278-279....”
|
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8 |
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“...penché sur un cahier, un moine attend pour écrire
qu’il prenne la parole2. Le premier manuscrit qui fut écrit
ainsi devant lui contient la Chronique. II se trouve mainte-
nant k la bibliothèque de Courtrai; commencé en 13473, il
ne dut être achevé que vers Pkques 13494. II fut immédiate-
ment grossoyé sous la dictée de 1’auteur. Ce procédé de
rédaction peut seul expliquer la longueur de la rédaction.
Quand la Chronique fut terminée, Gilles, pour la conti-
nuer, entreprit un second ouvrage. II fit inscrire chaque
année, après Pkques, les événements qui venaient de se pas-
ser. Les Annales furent ainsi composées. Elles s’arrêtent au
moment ou Gilles recouvra la vue (1352). Ce jour-lk, heu-
reux d’etre rendu k la vie active, Gilles dit adieu k ses occu-
pations littéraires5; il clötura par le récit de son opération6
1. Cf. infra, p. 306.
2. Cette miniature se trouve dans le manuscrit de la Chronique,
qui est a Courtrai, au fol. 11.
3. Le premier traité, contenu dans le manuscrit de la Chro-...”
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9 |
 |
“...INTRODUCTION. Xxiij
le livre de ses Annales. Le manuscrit original de cette seconde
oeuvre est actuellement k la Bibliothèque royale de Bruxelles.
La manière dont ces deux ouvrages ont été rédigés se
recommit facilement aux procédés de composition et au
style. Gilles avait fait réunir ses notes et les avait fait clas-
ser» — assez mal d’ailleurs, car il lui arrive de raconter deux
fois le même événement1 et d'insérer k une place qui ne lui
convient pas une note trouvée tardivement2.—II se fit lire ces
notes, et, remaniant un peu le rédt, fondant parfois plu-
sieurs narrations en une seule3, il dicta son oeuvre k son
secrétaire. Celui-ci calligraphia immédiatement les deux
manuscrits que nous possédons. Tout indique qu’il ne prit
pas la peine d’écrire auparavant un brouillon : les
quelques négligences dans le classement des matériaux
que nous venons de signaler auraient été corrigées, en
effet, s’il y avait eu une minute; d’autre part, si le scribe,
au lieu de grossoyer, avait écrit plus...”
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10 |
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“...fuitque progenita ex eis Maria, nullum
alium habentes heredem, que supervixit patrem et
matrem et fuit heres.
Anno m° cc0 nonagesimo, octavo1 die aprilis, venit
dicta Maria heres et fuit recepta, prout erat consue-
tum, et fecit moram in castello de Bruilleo. Postmo-
dum, de consensu quatuor personarum predictarum,
1. Gilles emploie toujours dies au féminin; cependant, ici,
il faut rapprocher octavo de die, d abord paree que die
serait sans épithète, ensuite paree que c’est bien en 1290
que Marie fit son entrée k Tournai. Cf. A. d’Herbomez, His-
toire des chdtelains de Tournai de la maison de Mortagne, t. I,
p. 103....”
|
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11 |
 |
“...concanonicum suum et
de gremio ecclesie, qui fuit litteratus et de nobili pro-
genie, sequens in omnibus bonis operibus predeces-
soris sui vestigia; et tempore suo multos litteratos et
valentes personas in ecclesia de canonicatu preben-
davit, et inter ceteros quatuor nepotes suos: Walterum
de Manso, cantorem, Egidium de Cruce, cancellarium,
Walterum Hunghier et Johannes de Markries. Istos
quatuor vidi viventes per longum tempus. Acquisivit-
que dictus dominus episcopus redditus perpetuos de
quibus fit suum anniversarium; et alia multa in ecclesia
ordinavit et fecit digna laude et commendanda. Pre-
fuit autem circiter annis novem.
Anno m° cc0 sexagesimo secundo, defuncto domino
antistite supradicto, fuit electus dominus Johannes
Buchiaus, de Tornaco oriundus, qui erat canonicus et
de gremio; et vestigia predecessorum suorum laudabi-
liter est secutus. Rexit autem episcopatum circiter
quinque annis....”
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12 |
 |
“...habitavit in monasterio Sancti Martini a predicta
die usque ad festum Purificationis beate Marie (2 février 1322,
n. st.). Qui Ludovicus etate juvenis, mediante proborum con-
silio, prefatum comitem patrem suum apud avum suum Rober-
tum Flandrie comitem reconciliavit. Qua reconciliatione facta,
idem comes Nivernensis paulo post obiit.
« Anno Domini m ccc xxij Robertus, comes Flandrie, vir
magnanimus et bellicosus, moritur et in ecclesia S. Martini
Yprensis sepelitur. Sicque prefatus juvenis Ludovicus fit comes
Flandrie, Nivernensis, de Alost et de Rethier. »
2. 25 juillet. — «In node beati Petri ad vincula » (Jacques
Muevin, Ibid.) ou 31 juillet. Cf. Chronique anonymeparisienne,
dans Mémoires de la Société de THistoire de Paris et de VIle-
de-France, t. XI, p. 90.
3. Ceux de Bruges s’étaient révoltés 4 cause d’une taille
injuste. [Continuateur de Nangis, éd. Géraud, t. II, p. 52.)...”
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13 |
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“...non fuit cum
eodem2.
P. Paris, t. V, p. 293; Chronique parisienne anonyme (Mémoires
de la Société de l'Histoire de Paris et de VIle-de-France, t. XI),
p. 104 a.106.) Selon le Continuateur de Nangis (éd. Géraud,
t. II, p. 67-68), Charles IV, ayant appris qu’Édouardll avait fait
massacrer les Francais habitant en Angleterre, s’apprêta & faire
subir le même sort aux Anglais en France. Puis, ayant reconnu
que la nouvelle était fausse, il se contenta de confisquer leurs
biens.
1. L’accouchement se fit le ler avril 1328. (Continuateur de
Nangis, éd. Géraud, t. II, p. 86.)
2. Le couronnement eut lieu le 29 avril. — La Chronique
normande (éd. Molinier, p. 36) ne parle que du couronnement
du roi; mais toutes les autres chroniques disent que la reine
fut couronnée en même temps. (Grandes Chroniques, éd.
P. Paris, t. V, p. 309; Continuateur de Nangis, éd. cit., t. II,
p. 91; Chrono graphia, éd. Moranvillé, t. II, p. 1-2; Froissart,...”
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14 |
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“...tricesimo, quinta decima die julii, circa
horam completorii fuit eclypsis solis3.
Anno m° ccc° tricesimo secundo, altercatio fuit et
controversia grandis in parlamento Parisius inter
gubernatores civitatis Tornacensis et decanum et capi-
tulum ecclesie Beate Marie Tornacensis, pro venditione
carbonum et quorumdam aliorum; junxeruntque se
dictis canonicis quidam vinitores et alii quamplures,
1. Le Continuateur de Nangis donne pour date le 25 juin. En
fait, Édouard III s’embarqua le 26 mai a Douvres, fit 1’hom-
mage le 6 juin et repartit le 11 juin. (Moranvillé, Chronogra-
phia, t. II, p. ii, n. 4.)
2. Pour les années 1329 h 1332, le Cartulaire 89 des Archives
de Mons (fol. 44 v°) contient les notes suivantes que Gilles n’a
pas utilisées : « Anno Domini m° ccc° xxx°, vindemia fuit
talis quod vina paucïssima fuerunt in quantitate et nichil
valuerunt.
« Anno m° ccc» xxxj0, vindemia fuit satis bona et non mul-
tum habundans, sed vina fuerunt optima.
« Anno m° ccc° xxxij0, tanta fuit habundantia vini...”
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15 |
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“...Saint-Michel (29 septembre)
1337. Le Breve Chronicon (éd. cit., t. III, p. 7) reporte ce fait
au 28 décembre 1336.
3. Jacques Muevin (éd. De Smet, dans Corpus Chronicorum
Flandrie, t. II, p. 469) rappelle brièvement la guerre entre
Jean de Brabant et Adolphe de la Marck. Gilles Le Muisit, qui
utilisa les notes attribuées è Muevin pour la rédaction de sa
chronique, a dü laisser échapper cette mention.
4. 22 mars 1338 (n. st.). — Selon le Continuateur de Nan-
gis (éd. Géraud, t. II, p. 159), on fit plus que prêcher :
« Auctoritate summi pontificis, per episcopum Silvanectensem
ac abbatem Sancti Remigii [Gandenses] excommunicati [sunt]. »
La note de Jacques Muevin (loc. cit.) est plus précise : « Fue-
runtque excommunicati, Dominica que cantatur Laetare Jeru-
salem (22 mars 1338) in foro Tornacensi, presentibus episcopo
Silvanectensi et abbate Sancti Dionysii in Francia. »
5. Mardi 7avril 1338(n. st.). — Jacques Muevin(/oc. cit.) a ici
8...”
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16 |
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“...ces termes la prise de voile
de Jeanne de Valois : « Eodem anno (1337) in die Omnium
Sanctorum (lepnovembre) Johanna, quondam uxorprefati Guil-
lemi comitis defuncti et soror germana Philippi regis Francie,
latenter quamdam abbatiam in eodem comitatu existentem,
que dicitur Fontenelles intravit et se velo sanctimonialium
velavit; quod audiens, Guillermus junior, comes, filius ejus,
admodum dolens, multis precibus ut exiret et ab incepto
desisteret ei supplicans, nihil profecit. » Lorsque Gilles fit
relever les notes contenues dans ses registres, celle-ci dut lui
échapper. II n’aurait pas manqué de 1’insérer dans sa chro-
nique s’il 1’eüt trouvée, car chaque fois qu’il parle de Jeanne
de Valois il ne manque pas de rappeler tous les honneurs et tous
les biens que cette princesse avait quittés pour entrer a Fonte-
nelles. Cf. Poésies de Gilles li Muisis, éd. Kervyn, t. I, p. 232.
2. Cf. Chronographia, éd. Moranvillé, t. II, p. 160....”
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17 |
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“...204
GILLES LE MUIS1T.
[1348]
Et de multis accidentibus in villa de Brugis et in
patria Flandrensi circumquaque usque ad diem beati
Dyonisii, que ibidem evenerunt, scribere longum
esset.
[Fol. 131 v0.] In superiori capitulo fit mentio quo-
modo illi de Brugis et illi de Franco duxerunt Ludovi-
cum comitem in domo sua de Male et in villa de Bru-
gis, et de commotione texentium et fullonum. Gausa
autem commotionis tunc fuit propter Egidium dictum
Coudenbroec, qui, absente comité, fuerat dominatus
super eos; et quidam alii qui fuerant rectores cum eo,
et quod comes sibi contrarios reputabat, fuerant ban-
niti et expulsi, dictusque Egidius missus prisionarius
in villa de Aldenardo; quem dicti texentes et fullones
rehabere volebant. Et se coadunaverunt in foro et pla-
tea armati, et gentes comitis contra eos exierunt et
prevaluerunt, et multos de predictis occiderunt; et
sic cessavit et quievit dissentio. Post factum predictum
fuit Brugis ex parte comitis proclamatum sub pena
capitali ut omnes...”
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18 |
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“...228
[1349]
ciam1. » Redeant ergo ad cor peccatores, et qui ceci-
derit, adjiciat ut resurgat; et cesset, qui peccavit,
quia vera contricio est, et ejus diffinitio preterita plan-
gere et plangenda non committere. Tempus enim
instat penitendi et de tempore non habemus nisi
nunc. Currant ergo peccatores ad penitenciam dum
tempus habent. Penitencia autem debet esse discreta,
rationabilis, ac ordinata et incepta de superioris volun-
tate et habentis injungendi potestatem, quia, quod sine
superioris fit auctoritate vel voluntate, presumpcioni
deputabitur et vane glorie, non mercedi.
Anno igitur m° ccc° xlix0, audierunt et viderunt
mirabilia tune viventes; et visum est michi expediens
quod posteris et futuris omnibus aliquid innotescat,
quia omnes, qui sane mentis erant tunc temporis,
super diversis accidentibus et super mutationem tem-
poris et personarum quamplurimum mirabantur. Cer-
tum est enim quod in principio dicti anni, transacto
quadragesimali tempore, statim post festum Pasche2,
populus...”
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19 |
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“...[fol. 22 v°] genua, diversas afflictiones faciebant, in
tantum quod videntes mirabantur, etflebant, et compa-
tiebantur eorum labori; et sic faciebant in secunda et
in tercia vice, cantoribus in medio circuli cantantibus,
in quibus erant duces eorum, curati scilicet aut reli-
giosi Mendicantes religionum diversarum. Factis autem
circulis et afflictionibus suis, prosternendo et verbe-
rando, finita cantilena, omnes genua flectebant, et unus
religiosus faciebat commendationes et orationes, sicut
fit in ecclesiis in funeribus et in fine sermonum; et
tam diu erant flexis genubus, quousque ipse finierat
commendationes suas atque preces, et tanlas faciebant
prosternationes et afflictiones, quod piissiinum erat et
1. Deux de ces chants ont été publiés par Leroux de Lincy,
dans son Recueil de chants historiques francais, lre série,
p. 237 et suiv. «...”
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20 |
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“...256. GILLES LE MUISIT. [ÏS^]
Item quod fosse sint profunde sex pedibus et
locelli non elevati, et quod in qualibet parrochia
sint semper parate tres fosse. Item quod in vigi-
liis et in missa fiant ift ecclesiis [fol. 30] exequi^,
uno pallio posito super stramina, sicut fit in sërviciis,
et luminare secundum possibihtatem et voluntatem
amicorum; et quod in exitu eCclesie non conveniant
in domibus defunctorum, nee* ponantur banni aut
sedes in vicis, nee fiant alia consueta.
Item quod nullus de nigro vestiatur 'nisi pater, fra-
ter, maritus aut infantes, nee fiat convivium excedens
pro decem scutellis.
Item fuit proclamatum quod nullus post'nönam
in die Sabbati opereretur de quocumque opere, nee
venderet aut emeret; item quod in die Dominica
nichil venderetur nisi victualia; item quod non essent
factores aut venditores taxillorum, nee quod ullus
jocus fieret quoquomodo, ubi currerent aut essent
taxilli; et quod in talibus nee in aliis nulla essent,
sicut esset consuetum, de Deo nee de Sanctis...”
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