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“...EXTRAIT DU RÈGLEMENT. Art. 44. — Le Gonseil désigne les outrages a publier, et choisit les personnes les plus eapables d'en préparer et d’en suivre la publication. II nomme, pour cbaque ouvrage a publier, un Gommissaire responsable, chargé d’en surveiller 1’exécution. Le nom de 1’éditeur sera placé en tête de chaque volume. Aucun volume ne pourra paraitre sous le nom de la Société sans 1’autorisation du Gonseil, et s’il n’est accompagné d’une déclaration du Gommissaire responsable, portant que le travail lui a paru mériter d’être publié. Le Gommissaire responsable soussigné déclare que la Chro- niqde et les Annales de Gilles le Mdisit, préparées par M. H. Lemaitre, lui ont paru dignes d’être publiées par la Société de l’Histoire de France. Fait d Paris, le 4 5 janvier 4906. » Signé : J. DELAVILLE LE ROÜLX. Certifié Le Secrétaire de la Société de I’Histoire de France, A. DE BOISLISLE....”
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“...Société de 1’Histoire de France la Chronique et les Annales de Gilles le Muisit, oeuvres écrites k Tournai par un Tournaisien qui n’a pour ainsi dire pas quitté sa ville natale; il lui semblera au premier abord que ces textes doivent présenter plus d’intérêt pour les historiens beiges que pour les historiens francais. Rien n’est pourtant moins vrai, et un examen même superficiel aura vite fait de détruire cette prévention. Les guerres de Philippe le Bel et de ses flls, celles des premiers Valois, les événements survenus en France depuis 1296 jusqu'en 1351 tiennent presque tout le récit, et si les affaires de Flandre, les faits survenus dans le nord de la France sont 1’objet de plus longs développements, tout ce qui s’est passé dans le reste du royaume n’y est pas moins mentionnè avec précision. II n’y a d’ailleurs pas lieu de s’étonner de cette abondance de renseignements chez un chroniqueur vivant sur la fron- tière du comté de Flandre, dans une ville presque enclavée dans des terres flamandes;...”
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“...p. 95-109; H. Pirenne, dans un article de la Biographic nationale, t. IX (Bruxelles, 1890-91, in-8°), p. 798; U. Berlière, dans un article.du Monasticon belgicum, 1.1 (Bruges, 1890, in-4»), p. 283; Paul Wagner, Gillon li Muisis,... sein Leben und seine Werke (thèse inaugurale de 1’Université de Berlin). Brünn, 1896, in-8®. 2. Cette date nous est fournie par Gilles lui-même; dans li Estas dou monastere, il dit:« En 1’an de grasce mil CGC et chinc- quante, a 1’entrée dou mois de may, auquel terme jou avoye de eage soissante dix et wit ans et trois mois accomplis » (Poisies, éd. Kervyn, t. I, p. 125). 3. Selon Arthur Dinaux (Trouvères de la Flandre et du Tour- naisis, p. 205), Gilles serait né è Rongy, prés Saint-Amand en Pévele; les parents de Gilles possédaient des terres dans cette localité, mais rien ne prouve que Gilles y soit né. II est même plus probable que Gilles vint au monde a Tournai, oü son père était bourgeois et oü la familie le Muisit occupait un certain rang. 4. Nous ne parlons...”
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“...INTRODUCTION. iij s’appelait Jean, il assista k la prise d’habit de Gilles le 12 novembre 12891 et mourut avant la fin de cette même année2. Marguerite, sa mère, mourut peu après, le 10 mai 12903. Gilles eut un frère et quatre soeurs : son frère Ernoul fut cbapelain k Notre-Dame de Tournai et dut mourir avant 13254; de ses quatre soeurs, nous ne savons que les noms : Isabelle, Jeanne, Catherine et Marie. Ges quelques mentions, cueillies $k et lk dans les registres de Saint-Martin, ne permettent guère de nous figurer le milieu ou Gilles a passé son enfance, de nous rendre compte de 1’influence qu’a pu exercer sur lui sa familie. Toutefois, nous pouvons dire que c’est dans les premières années de sa vie qu’il acquit les qualités d’ordre et d’économie qui devaient lui être plus tard si utiles dans l’administration de son abbaye. Elevé dans une maison bourgeoise, par des parents aisés mais obligés d’épargner pour nourrir et doter de nom- P.-A. Du Chastel de la Howarderie-Neuvireuil a publié...”
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“... ses dépenses et se contenter de peu : Toudis euc moult petit d’argent Mes de toutes necessités Fui-ge toujours bien acquités4. A huit ans, on le mit k 1’école; il y resta jusqu’k dix-huit ans. Il nous le dit lui-même dans ses Poésies : Quant je fuy mis a 1’escolie, Wit ans ou environ avoye, Et de cbou bien cbertains estoye. Or fui a l’escole dix ans, Aprendans, eantans et lisans, La me fist-on par accort mettre Pour estre doctrinés en lettre, Dont apris au mieuls que je peuc2. Gilles dut être un élève appliquè; esprit curieux, il avait du goüt pour 1’étude; il recherchait la société des gens plus agés que lui, c’est-k-dire de ceux qui pouvaient le mieux répondre k ses interrogations et satisfaire k son désir de savoir. Les jeux de ses camarades ne 1’amusaient guère, il leur préférait les causeries instructives. De bonne heure il se sentit attiré vers 1’église : Jovenes volentiers antai L’eglise, voire et boine gent3. Ses parents ne se méprirent point sur ses gouts; ils le pour servir A...”
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“...alia k Paris pour compléter son instruction. Les érudits qui se sont occupes le plus récemment de la vie de Gilles le Muisit, MM. Kervyn de Lettenhove et P. Wagner, étaient d’accord pour reconnaitre qu’il fit un sèjour k Paris, mais ils n’en possédaient pas de preuves cer- taines1 2. Nous avons eu la bonne fortune de trouver dans le Chartularium Universitutis Parisiensis de Chatelain et Denifle!une mention qui corrobore pleinement leur hypothèse. Dans une liste des étudiants pauvres de la Faculté des arts qui suivirent les cours entre 1286 et 1350, on lit. « Magister Egidius Moysi, alias dictus Pluma, presbyter Tornacensis »; il est hors de doute que ce passage s’applique bien k Gilles le Muisit3. Reste k fixer la date de ce séjour k Paris. M. Kervyn de Lettenhove, s’appuyant sur un passage des 1. M. Kervyn de Lettenhove, dans son Introduction aux Poé- sies de Gilles li Muisis, cite plusieurs passages des poésies dont aucun ne peut attester que Gilles fut étudiant a Paris. M. Paul Wagner...”
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“...avait dü envoyer a 1’armée de Philippe III un contingent, et c’est sans doute le retour de ces hommes d’armes et leur rentrée dans leur ville natale que Gilles rappelle ici. 2. « Dis et wit ans pau plus pau mains « Fui-ge subgis et en leurs mains [de mes parents], » (Poésies de Gilles li Muisis. éd. Kervyn, t. I, p. 16.) Ge passage semble bien prouver qu’il resta auprès de ses parents jusqu’a son entrée au monastère. 3. Trois arguments corroborent notre opinion : il avait dü quitter Tournai avant le mois de janvier 1298, car, dans sa chro- nique, il ne dit rien des trêves qui furent conclues le 28 janvier 1298 dans le monastère même de Saint-Martin (cf. infra, p. 57), événement qui 1’aurait certainement frappé s’il s’était trouvé alors a Tournai et qu’il n’aurait pas manqué de mentionner. Son silence est une preuve presque certaine de son absence. D’autre part, il devait être a Paris en 1’an 1300; ce qui nous porte a le croire, c’est que dans un registre de Saint-Marlin il a consigné le...”
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“...INTRODUCTION. viij Nous n’avons trouvé aucun détail sur la fagon dont Gilles employa son séjour & Paris. Nous ne pensons pas qu’il ait passé aucun examen; nulle part le titre de docteur ou de licencié ne lui est donné. II dut se contenter de suivre les cours de quelques professeurs et de compléter par leur ensei- gnement ce qu’il avait pu apprendre dans la bibliothèque de Saint-Martin. A ce voyage d’études succéda un séjour prolongé k Saint- Martin sur lequel nous ne possédons que trés peu de rensei- gnements. Nous savons seulement, par un acte du 24 octobre 1315, que notre chroniqueur était grainetier k cette date1; la charge de prieur ne lui fut conflée que bien plus tard, vers 1329; peu de temps après sa nomination, il fut envoyé k Paris en février 1330 pour défendre les intéréts du monastère contre des créanciers*. Parti depuis quelques jours k peine, il fut rappelé en toute hkte, par 1’abbé Thierry du Pare, qui se sentait prés de mourir. Thierry mourut le 18 avril 1331. Gilles, en...”
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“...INTRODUCTION. ix n’était rien moins que florissante; les finances étaient en mauvais état, les batiments claustraux tombaient en ruine, des banquiers florentins poursuivaient 1’abbé pour recouvrer leurs créances, ils avaient fait excommunier de ce chef 1’abbé défunt1. Après un mois d’incertitude Gilles donna enfin son consentement le jour de la Trinité 1331 (25 mai)2. Comme il 1’avait prévu, les déboires ne lui manquèrent pas. II lui fallut d'abord faire reconnaitre son élection par le pape, et il eut k lutter contre un compétiteur que lui avait suscité Guilhem de Ventadour, évêque de Tournai; il dut demander des délais au pape pour acquitter le service com- mun de ses prédécesseurs et le sien, aux Lombards pour rembourser les sommes que leur avaient empruntées ses pré- décesseurs3. Ce ne fut que le 25 octobre 1332 que Gilles put enfin recevoir la consécration au monastère d’Eekhoud, prés de Bruges4. Gilles s’occupa dés lors k relever la situation financière de Saint-Martin, gérant les...”
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“...X INTRODUCTION. Gilles le Muisit, nous montrent avec quel soin il s’acquitta de ses fonctions1. Vers 1345, Gilles, qui jusqu’alors avait toujours joui d’une excellente santé2, sentit sa vue baisser; il ne pouvait plus lire niécrire, ni distinguerlesmonnaies3; bref il était atteint de la cataracte. Force lui fut de renoncer k la vie active, c’est alors que, pour occuper son temps et se distraire, il composa sa Chroniquej ses Annales, ses Poésies. En 1351, un médecin, Jean de Mayence, lui proposa de le guérir; quoique 1’opération de la cataracte fut pratiquée avec suc- cès depuis 1’antiquité, les parents et amis de Gilles étaient peu partisans d’une intervention chirurgicale. Le médecin parvint pourtant k convaincre le malade et, selon la mé- thode alors en usage, pratiqua 1’abaissement du cristallin sans énucléation : « II ouvra en ses yeux d’un instrument d’argent k maniere d’aiguille, sans pener, k pau d’angousce et tos passee4. » Le premier ceil fut opéré le 18, le second le 22 septembre...”
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“...fes- tins, et Gilles ne leur répond pas que c’est faux4. Le soin qu’il prend de noter dans ses cartulaires et dans sa Chro- nique la qualité et la valeur des crus5 montre bien que le bon vin ne lui était pas désagréable. Mais ce qu’il semble 1. Cf., pour le résultat de 1’opération, infra, p. 307. 2. Ainsi que 1’indiquent les comptes de Saint-Martin, Gilles mourut dans 1’année 1352-1353; cette année reste en effet incom- plete dans le cartulaire 89 des archives de 1’État a Mons. Une mention dans un obituaire (archives de 1’État è. Mons, cartu- laire 753“, fol. 51 v°) nous permet de préciser la date : « Idus octobris domnus Egidius li Muisis, hujus cenobii xvijus ». 3. Nous ne possédons aucun récit contemporain de ses funé- railles. Seules quelques notes, tirées de manuscrits perdus, qui nous sont parvenues dans les résidus Saint-Germain, nous four- nissent quelques renseignements a ce sujet (Bibl. nat., ms. lat. 12682, fol. 225 v«). 4. Poésies, éd. Kervyn, t. II, p. 16. 5. Gf. infra, p. 142...”
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“...INTRODUCTION. Xij avoir gouté beaucoup plus que la bonne chère, c’est le com- merce d’une aimable société, et sur ce point il dut avoir tou- jours pleine satisfaction. Membre d’une grande familie de Tournai, il occupait par sa naissance une place privilégiée dans la ville. Un grand nombre de ses parents prenaient une part active k 1’adminis- tration communale; son cousin Emoul le Muisit, dit du Bef- froi, fut successivement prévöt, échevin, eswardeur1 2; Pierre le Muisit, fils d’Ernoul, fut échevin en 1341,1342 et 1355*; un autre cousin, Ernoul dit 1’Oncle, fut échevin de Saint- Brice, faubourg de Tournai sur la rive droite de 1’Escaut3 4 5. Ernoul le Muisit, dit le Borgne, fut également échevin de Saint-Brice, eswardeur et juré de Tournai son fils Pierre, seigneur d’Esquelmes, fut échevin, juré, maire des eswar- deurs, souverain-prévöt6 7; il fut chargé deux fois de con- duire h 1’armée du roi de France le contingent de Tournai, d'abord en 1340 pendant la campagne de Hainaut6, puis en...”
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“...nous n’avons pu les mettre toutes en lumière, faute de- dications suffisantes. Les sources orales qui lui ont fourni le plus de matériaux sont difficiles k démêler, car il ne nomme pas les personnes de qui il tient ses informa- tions. Il n’en cite que deux, ce qui est bien peu, vu 1’éten- due de ses relations et la longueur de sa Chronique. La première est Michel as Clokettes, Lillois d’origine, cha- pelain du pape, envoyé extraordinaire des comtes de Flandre auprès de la cour de Rome, qui joua un róle si 1. Cf. infra, p. 193. 2. Cf. infra, p. 61. 3. Cf. infra, p. 46. 4. Cf. infra, p. 50....”
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“...INTRODUCTION. xix avec précision ses références bibliographiques. II ne cite expressément que deux ouvrages : le Speculum historiale de Vincent de Beauvais, dont la bibliothèque de Saint-Mar- tin de Tournai possédait un exemplaire et auquel Gilles ren- voie le lecteur pour 1’histoire du xme siècle1 2; le second ouvrage est le Bit du roi de Sidle d’Adam de la Halle, dont Gilles semble avoir connu une legon plus longue et plus compléte que celle qui nous est parvenue*. Outre ces deux livres, il signale 1’existence de mémoires en langue vulgaire qu’il a lus, parcourus ou résumés, mais sans nommer d’au- teur, ce qui óte toute possibilité de les identifier3; pour un seul, il cite le nom du propriétaire, un certain « Jefcn Wal- legrappe », indication bien maigre, qui ne nous a été d’au- cun secours pour retrouver cette chronique. Les renseignements qu'il puisa ainsi de cöté et d’autre, Gilles les consigna au fur et k mesure qu’ils lui parvinrent. Tres écrivassier de sa nature, il prit plaisir...”
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“...litudes avec la Chronique de Gilles le Muisit. Pourquoi ne pas admettre que Jacques Muevin ait communiqué h Gilles le Mui- 1. Void ce qui nous a amené a considérer ces notes comme autographes : dans une note oü il rapporto les péripéties de son voyage a Rome en 1300, Gilles se nomme toujours a la première personne, sans employer la formule : « Ego Egidius, abbas..., » qui dans la Chronique et les Annales revient chaque fois qu’il est fait mention de lui (cf. infra, p. 212, 220, 305); il écrit dans un style simple et courant, bien différent de celui de ses oeuvres his- toriques; on sent que c’est bien 1’auteur qui a écrit ces lignes pour lui seul et qu’aucune autre main n’est passée par lè.. Nous avons cru pouvoir induire de ces différentes observations que cette note était de la main même de Gilles et que par suite les autres notes, contenues dans le « Rentale », qui sont toutes de la même écriture, étaient également autographes. 2. Cf. Préambule de la Chronique, dans De Smet, Corpus Chro-...”
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“...INTRODUCTION. xxj sit les notes dont il devait se servir lui-même pour la rédaction de sa Chronique ? Cette explication, pour être simple, n’est pourtant point acceptable, et il est, pour le moins, douteux qu’il faille chercher lk les notes prises par Muevin. En effet, il est loin d’etre prouvé que Muevin soit 1’auteur de la Chro- nique que De Smet lui attribue: lemanuscrit unique de Mo ns1 2 ne porte pas de nom d’auteur; un titre, inscrit sur la cou- verture au xvme siècle8, fait mention, il est vrai, de Muevin; mais un témoignage si tardif ne peut être admis sans con- tröle. Or, si 1’on cherche a corroborer ce témoignage par 1 examen du texte, les doutes augmentent: on retrouve co- piées mot pour mot, sans changement appréciable, toutes les notes de Gilles le Muisit, contenues dans le « Rentale *, et aucun changement dans le style n’avertit que les notes qui ne se retrouvent pas dans le « Rentale » soient d’un autre auteur. On est done amené k débaptiser la Chronique publiée par De Smet...”
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“...registrare expendens in talibus tempus meum1. » Une miniature le représente dictant sa Chronique : assis dans une stalle sur- montée d’un dais, les mains appuyées sur les bras du siège, il semble songer k la phrase qu’il va dire, tandis qu’k cötè de lui, penché sur un cahier, un moine attend pour écrire qu’il prenne la parole2. Le premier manuscrit qui fut écrit ainsi devant lui contient la Chronique. II se trouve mainte- nant k la bibliothèque de Courtrai; commencé en 13473, il ne dut être achevé que vers Pkques 13494. II fut immédiate- ment grossoyé sous la dictée de 1’auteur. Ce procédé de rédaction peut seul expliquer la longueur de la rédaction. Quand la Chronique fut terminée, Gilles, pour la conti- nuer, entreprit un second ouvrage. II fit inscrire chaque année, après Pkques, les événements qui venaient de se pas- ser. Les Annales furent ainsi composées. Elles s’arrêtent au moment ou Gilles recouvra la vue (1352). Ce jour-lk, heu- reux d’etre rendu k la vie active, Gilles dit adieu...”
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“...se fit lire ces notes, et, remaniant un peu le rédt, fondant parfois plu- sieurs narrations en une seule3, il dicta son oeuvre k son secrétaire. Celui-ci calligraphia immédiatement les deux manuscrits que nous possédons. Tout indique qu’il ne prit pas la peine d’écrire auparavant un brouillon : les quelques négligences dans le classement des matériaux que nous venons de signaler auraient été corrigées, en effet, s’il y avait eu une minute; d’autre part, si le scribe, au lieu de grossoyer, avait écrit plus rapidement, le style eut été certainement allégé; il arrive trés souvent que Gilles ne se rappelle plus k la fin des phrases la fagon dont il les a commencées; les anacoluthes fréquentes qui fatiguent le lecteur auraient ete évitées si la dictée avait été moins lente ou si 1'auteur avait pu retoucher après coup son oeuvre. mort de 1’auteur; les faits relatés dans ces pages ne sont pas tous postérieurs a Ia mort de Gilles le Muisit (oct. 1352), mais un exa- men méme rapide fait vite reconnaitre...”
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“...jxiv INTRODUCTION. En génèral, Chronique et Annales sont écrites avec assez de sécheresse, dans une langue pauvre et lourde. Nulle part une note pittoresque, un détail de mceurs ne vient donner quelque couleur au recit. Tout se fond dans une teinte terne et monotone. Les événements sont racontés les uns k la suite des autres, d’après leur ordre chronologique, sans aucun souci de leur enchainement. Seules quelques disserta- tions émergent, ou 1’on découvre plus de nerf, ou 1’on entre- voit la personnalité de 1’auteur : ce sont les considerations sur le triomphe de Louis de Male1 2, c’est le tableau de la société au milieu du xive siècle, qui sert d’introduction k 1’histoire des Flagellants*. D’un cóté, on reconnait le parti- san de la France heureux de voir la victoire du comte de Flandre, allié de la France, le cbrétien qui constate avec satisfaction la défaite de ces Flamands si peu soucieux des excommunications; de 1’autre, apparait le moraliste qui a rimè les poésies sur les moeurs de...”
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“...1’acheta pour la somme de 18 florins 18 sous au moment ou on allait le dépecer3. II est maintenant k la Bibliothèque de Courtrai, oü il porte le n° 52 du fonds Goethals. Ge manuscrit se compose de 173 feuillets de parchemin, mesurant 0“335 x0“242. Les pages, réglées k la pointe seche, sont écrites sur deux colonnes d’une grande écriture. La reliure doit remonter au xrve siècle; elle a été restaurée en 1903. C’est une reliure monastique, c’est-k-dire gau- frée sans application d’or, en veau, avec un dos en cuir de boeuf et des coins de cuivre. Les fermoirs sont modernes. Au plat inférieur, une bande de parchemin, protégée par une 1. Voici 1 indication dn titre que donne Sanderus (in 6 assere, n® 59) : * Liber primus chronicorum ^Egidii li Mussis, abbatis 17 hujus ccenobii post restaurationem. » 2. Voyage littéraire de deux bénédictine..., t. II, p. 105. 3. Cf. Compte-rendu des séances de la Commission royale d’histoire de Belgique, 1« série, t. III, p. 306....”